L’histoire de la certification des formations longues de l’ISTS

Directeur technique des entreprises du spectacle vivant

L’histoire de la direction technique dans notre secteur est liée à l’émergence, dès l’après-guerre, puis l’affirmation, à la fin du 20ème siècle, d’une structuration nouvelle de nos métiers en adéquation avec une nouvelle conception de la division et de l’organisation du travail. Cette conception, devenue progressivement effective dans les entreprises du spectacle vivant, est basée sur la spécialisation opérationnelle des fonctions, des compétences et des responsabilités.

Dans ce contexte global, la mise en place de la formation et du titre de Direction technique par l’ISTS s’est faite en plusieurs étapes.

Sur la base de sa première expérience de la certification d’un titre professionnel, avec la formation de Régisseur de spectacle, l’ISTS conçoit la première version de sa formation de direction technique en 1996. La création et l’homologation du titre, de niveau II (bac +3) publiée pour la première fois au JO du 27 décembre 2000, est une première au niveau national. En 2006, en partenariat avec le Master de sciences de l’information et de la communication de l’université d’Avignon, le titre publié au JO du 31 janvier 2006 passe au niveau I (bac +5). Depuis 2021, l’ISTS continue de proposer, de façon autonome, son titre RNCP de niveau 7 (bac +5).

Cette progression dans l’échelle des niveaux de diplôme correspond à la reconnaissance des exigences en matière de responsabilité et de compétences de ce cadre de direction des entreprises du spectacle vivant.

La conception originale de cette formation s’appuie en effet sur un diagnostic des besoins de compétence de ces cadres supérieurs des services techniques dont le niveau de responsabilité et l’exigence du cahier des charges se sont considérablement affirmés au fil des ans.

Ce diagnostic continue de démontrer le besoin de renforcer les compétences opérationnelles en scénotechnie. Mais aussi, en tant que dépositaire de la responsabilité de la mise en œuvre du projet artistique, de développer les compétences permettant l’énonciation et l’évaluation des moyens nécessaires à sa réalisation.

C’est pourquoi, le directeur technique, en tant que responsable de l’adéquation entre les moyens de réalisation et l’énoncé des objectifs, est formé, à l’ISTS, en administration et gestion de production, en aménagement de l’espace de représentation, en gestion des ressources humaines et en communication.

De cette conception découle la structuration de la formation en autant de modules, une formule qui a permis de former depuis 2006 plus de 110 professionnels à la direction technique.

Régisseur du spectacle

Formation historique de l’ISTS, la genèse du titre de régisseur de spectacle est née d’abord de l’impératif, pour ces professionnels du spectacle, de revendiquer les responsabilités constitutives de leur métier.

Partant du constat de la chaine de responsabilité qui relie tous les cadres techniques, l’ISTS a introduit la logique d’encadrement dans le référentiel métier de cette formation.
Elle traduit l’obligation du régisseur de seconder sa direction technique en matière de veille réglementaire et technologique, de vigilance sur les plateaux et les chantiers, de production de bilans et de toute ressource venant enrichir les connaissances de ses équipes.

Notre conception de cette responsabilité déléguée, partagée et transmise correspond à une logique de répartition des savoirs et des vigilances, à l’instar de celle des forces dans une chaine de levage.

Le régisseur de spectacle exerce également cette responsabilité d’encadrant en formant ses équipes techniques et dans le dialogue avec les artistes au plateau. Cela nécessite, en complément de sa formation aux composantes techniques de son métier, une acquisition de connaissances en matière de communication.

La singularité de la formation de Régisseur de spectacle à l’ISTS, historiquement, est de consacrer une part essentielle à la prise en compte des enjeux de création.
L’affûtage de son sens critique y est développé en termes techniques et de propositions de mise en œuvre.

Depuis la première session de formation en 1987, date quasi anniversaire de la création de l’ISTS, et l’homologation du titre de niveau III (bac +2) de « Régisseur de spectacle » paru au Journal Officiel en 1995, une adaptation constante a permis de maintenir ces exigences et cette conception de la formation de régisseur de spectacle.

Cette adaptation s’est faite au regard de l’évolution des profils de nos publics et de l’écosystème des entreprises du secteur en matière d’employabilité et de spécialisation. A cet effet, lors de l’homologation pour renouvèlement du titre en 2017, l’ISTS a conçu une nouvelle formule modulable aménageant deux spécialisations du même titre, l’une en son et l’autre en lumière. Suite à l’application de la loi « Liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018, l’ISTS a été amené à modifier la conception pédagogique des formations qui mènent à ce diplôme. Conséquemment à cette réforme, de nombreuses difficultés relatives à son financement n’ont pas permis de réaliser de nouvelles promotions.

L’ISTS continue de travailler à de nouvelles propositions pour que cette exigence de formation des techniciens du spectacle au regard des besoins de leurs entreprises et de leur propre évolution puisse être maintenue.

Chef machiniste du spectacle vivant

La conception du titre de chef machiniste répond aux mêmes attendus transversaux de la délégation de la responsabilité des cadres techniques, qui s’applique par exemple aux régisseurs du spectacle. Elle s’appuie sur une logique de complémentarité des profils professionnels, de façon à assurer une continuité des compétences et des vigilances en matière de prévention des risques.

En matière de machinerie du spectacle vivant, l’ISTS a d’abord développé des formations aux techniques traditionnelles de machinerie avant de compléter son offre particulièrement en prévention des risques.
L’étape suivante de formation du niveau d’encadrant au sein des équipes de machinerie a procédé de deux constats. D’abord, en concertation avec le réseau des professionnels en exercice dans les principales entreprises de notre secteur, celui que la transmission traditionnelle des savoirs sur le plateau ne suffisait plus pour couvrir les besoins en matière de responsabilité. Ensuite, s’est imposé le constat qu’un pourcentage important d’accidents venait de la machinerie.

C’est pourquoi l’ISTS a proposé ce nouveau titre de Chef machiniste du spectacle vivant de niveau 5 (bac +2), inscrit au Répertoire National des Certifications Professionnelles (Journal Officiel du 24 octobre 2006) en y intégrant une forte composante en prévention des risques et en management d’équipe. Ainsi l’ISTS poursuit son action en faveur de la reconstitution du corps professionnel des « Chefs de plateau » et « Chefs machinistes » en revalorisant ces fonctions par l’actualisation et l’extension des savoir-faire et des connaissances qui y sont liés, et en proposant aux professionnels concernés une formation à l’encadrement et à la prise de responsabilités.

Dans un souci d’adaptation aux cadres d’emploi effectifs et à l’employabilité de ses publics, l’ISTS a réformé en 2016 ce titre en complémentarité avec le métier de régisseur plateau. Cette nouvelle version du titre favorise la capacité de projection de nos publics sur l’ensemble des équipements.