Interview de David BOURBONNAUD, directeur de l’ISTS
David BOURBONNAUD, directeur de l’ISTS, accompagné de M. ZHANG Li, directeur du réseau CPAA Theatres
L’ISTS est en relation avec des réseaux de salles de spectacle vivant en Chine. Pourriez-vous nous rappeler à qui en revient l’initiative ?
D.B. : L’ISTS s’est fait une spécialité d’intervenir à l’étranger pour des actions de formation, de diagnostic et de conseil, en relation le plus souvent avec les services de coopération extérieure du Ministère des affaires étrangères et les réseaux de l’Institut français. C’est ainsi que nous sommes intervenus, par exemple, au Maroc, en Algérie, en Mauritanie, au Sénégal, au Gabon, en Guinée équatoriale, au Vietnam, au Cambodge, en Malaisie, au Brésil, en Syrie, en Russie, en Roumanie ou en Italie. L’ISTS est identifié comme un partenaire crédible en matière de formation et de conseil à l’étranger grâce à l’expérience de terrain capitalisée à travers toutes ces actions. Pour ce voyage, l’Ambassade de France en Chine ainsi que des artistes nous ont alertés sur des besoins évidents en ces matières, lesquels sont rendus d’autant plus manifestes par la construction ces dernières années de nombreux équipements dédiés au spectacle.
Comment cette relation s’inscrit-elle dans les missions de l’ISTS ?
D.B. : L’ISTS énonce explicitement dans ses statuts la mission d’être un opérateur de conseil et de formation à l’étranger, en coopération avec les services de la diplomatie culturelle.
C’est le deuxième voyage auquel vous participez en Chine. Quelles en ont été les principales étapes ?
D.B. : Après avoir visité des équipements de spectacle vivant à Guangzhou, Xiamen, Zhuhai et Shanghaï lors du premier voyage, j’ai découvert ceux des villes de Pékin et Dongtai tout en retournant à Shanghaï. Ce deuxième voyage a été l’occasion d’approfondir notre connaissance de nos interlocuteurs locaux et d’en découvrir de nouveaux grâce à la médiation et à l’information des services de l’Ambassade. Ces rencontres in situ permettent le défrichage de nouvelles potentialités et la négociation en vue de nouvelles commandes.
Quels sont, en Chine, les besoins en formation de techniciens du spectacle vivant ?
D.B. : Nous sommes en train de les analyser. Ils sont vastes et assez différents de ceux que l’on connaît en France, puisque les Chinois ont fait le choix de solutions et d’équipements très fortement technologiques laissant peu de place aux techniques plus traditionnelles. Nous allons réaliser des formations sur mesure qui diffèrent de celles que nous proposons en France.
Avez-vous mis en place des outils de communication spécifiques à destination des professionnels et décideurs chinois ?
D.B. : Nous avons créé et mis en place plusieurs outils traduits intégralement en mandarin. Il s’agit, par exemple, d’une version du site de l’ISTS synthétisant notre offre de formation et de conseil, ainsi que des documents de présentation de l’ISTS et du Centre de formation des apprentis des Métiers du Spectacle installé à la Friche Belle de Mai à Marseille.
La marque Avignon est connue dans le monde entier à travers notamment le Festival d’Avignon. Pensez-vous qu’elle s’est affirmée aussi en matière de formation de techniciens du spectacle vivant avec les actions de coopération internationale menées par l’ISTS ?
D.B. : C’est une évidence ! Depuis qu’Olivier Py, Paul Rondin et moi-même avons pris nos fonctions de direction respectives pour le Festival d’Avignon et pour l’ISTS le 1er septembre 2013, nous travaillons de concert à la valorisation de la marque Avignon en matière de spectacle vivant. Que ce soit, par exemple, en Russie, mais aussi en Chine. C’est ainsi que notre premier déplacement en Chine s’est fait en compagnie de Paul Rondin, le directeur délégué du Festival d’Avignon. Nous nous inscrivons dans une démarche commune pour la valorisation de l’image de notre territoire en Chine, parallèlement à bien d’autres pistes de collaboration sur lesquelles l’ISTS s’est engagé. Je crois savoir que l’édition 2019 du Festival pourrait même y faire écho.