Entretien avec Andriève Chamoux, Responsable de formation Lumière (ISTS) et Guillaume Sarrouy, Régisseur lumière et formateur GrandMA2
Du 4 au 15 décembre 2017 et du 3 au 13 avril 2018, deux nouvelles sessions sont ouvertes à l’ISTS pour le stage de formation de perfectionnement pour la programmation et l’utilisation du jeu d’orgues GrandMA2.
C’est l’occasion de faire le point avec Andriève Chamoux, responsable de formation lumière à l’ISTS et Guillaume Sarrouy, régisseur lumière et éclairagiste, sur les réponses qu’apporte la GrandMA2 aux besoins en formation pour les techniciens du spectacle.
Depuis 2014 où nous proposions le premier stage de formation GrandMA2 à l’ISTS, l’usage de la GrandMA2 s’est-il développé ?
Quand nous avons conçu à l’ISTS ce premier stage, il s’agissait déjà de prendre en compte l’extension de l’usage de cette console depuis la gestion de grands événements scéniques jusqu’au travail en plateau et les diverses échelles de lieux spécifiquement dédiés au théâtre. Cette extension ne fait que se confirmer dans notre secteur où de plus en plus de structures s’équipent de ce type de consoles.
Ces changements s’inscrivent dans l’évolution globale de l’environnement matériel avec le passage des projecteurs traditionnels aux nouvelles technologies (leds, asservis, consoles).
Comment cela se traduit-il dans l’évolution des profils des stagiaires s’inscrivant à cette formation ?
Cette démocratisation de l’outil et de son accès a élargi les profils de techniciens souhaitant acquérir de nouvelles compétences pour la maîtrise de ce type d’interface : électriciens de salle de concert, régisseurs lumière de festivals de spectacle vivant, éclairagistes en recherche pour leurs créations. En deçà de cette démarche de création, beaucoup de nos stagiaires souhaitent actualiser leurs connaissances sur les nouveaux protocoles lumière et les nouveaux projecteurs, et commencer à maîtriser l’utilisation et la gestion de la GrandMA2.
Ces évolutions globales concernent aussi plus particulièrement les générations de techniciens qui ont appris dans des contextes traditionnels et doivent aujourd’hui trouver les outils de formation pour mieux s’adapter à ces nouveaux environnements techniques.
Quel est le niveau visé à l’issue du stage ?
Notre ambition est de former des opérateurs-pupitreurs lumière autonomes. On s’adresse aussi bien à des profils de concepteurs lumière qu’à des assistants éclairagistes. L’objectif plus global du stage est de permettre au régisseur lumière d’intégrer les bases de l’outil, de son langage, de la logique de ses interfaces pour qu’il puisse non seulement s’en servir mais aussi en suivre les évolutions.
Quelles sont les caractéristiques de la GrandMA2 ?
La GrandMA2 offre une approche beaucoup plus ouverte en termes de paramétrages et de choix que d’autres consoles. La souplesse et la plasticité de son interface, sa transportabilité grâce au logiciel disponible pour ordinateur portable, permettent une plus grande adaptabilité et un gain de temps essentiel dans la production d’un éclairage. Ces caractéristiques permettent de réaliser son projet de façon beaucoup plus intuitive et efficace, d’en partager le résultat et de le faire évoluer.
Comment toutes ces dimensions et objectifs se traduisent-ils dans l’organisation de la formation ?
D’abord, il est important de limiter à 6 personnes l’effectif maximal pour s’octroyer de bonnes conditions de travail. Ensuite, nous partageons les deux semaines en deux séquences bien distinctes : la première pour l’intégration des connaissances nécessaires et la seconde pour leur mise en application. Lors de la première séquence, nous faisons travailler les stagiaires en binôme en leur mettant à disposition un jeu d’orgues relié à un ordinateur portable avec une interface visuelle MA3D. Pour la seconde séquence, ils sont amenés à pratiquer individuellement sur le jeu d’orgue et l’interface dédiée à leur projet.